drapeau-france

Sortie annuelle

Du 02/05/2008 au 03/05/2008 - Chierry (Aisne) - France

Les 02 et 03 mai dernier, AFM-France est partie en Champagne, suite à l'invitation d'un de ses adhérents : Bernard Montambaux et sa femme Jacqueline, demeurant à Chierry (02).

bernard-montambaux-et-sa-femme

La première journée, nous avons parcouru le "Chemin des Dames" en débutant par la visite guidée d'un bâtiment qui surplombe la vallée de l'Aisne : le musée de "La Caverne du Dragon". Réaménagée en musée du souvenir, la Caverne du Dragon évoque la vie quotidienne du soldat grâce à des moyens modernes d'animations, des objets, des vidéos et images d'archives. Baptisée "Caverne du Dragon" (Drachenhöle) par les soldats allemands, cette ancienne carrière de pierre remonterait au XVIème siècle et fut exploitée jusqu'au XIXème siècle. A partir de janvier 1915, les unités allemandes la transformèrent en une véritable caserne souterraine avec postes de tirs et de commandement. Mais la Caverne fut beaucoup plus que cela. Elle constitua pour le soldat un havre de paix, un lieu de repos et de détente alors qu'en surface se déchaînait le feu des armes. Des dortoirs, un poste de premiers secours et une chapelle y furent aménagés. Un réseau électrique fut construit et des points d'eau autorisaient même une hygiène minimum. De la mi-septembre au 2 novembre 1917, les troupes allemandes et françaises cohabitèrent dans la Caverne. Les murs construits pendant l'occupation allemande, pour défendre l'accès à la Caverne et prévenir les attaques aux gaz, matérialisèrent une frontière intérieure lors de la cohabitation.

abbaye-de-vauclair

Après la visite, nous nous sommes restaurés avec un petit pique-nique près d'un superbe site : l'Abbaye de Vauclair". Il y a 40 ans, ce site n'était qu'un tas de ronces complètement oublié. Aujourd'hui, après des milliers d'heures de travail, les beaux vestiges de l'abbaye cistercienne veille sur un jardin de plantes médicinales conçu par le Père Courtois et inauguré en 1976.

Ensuite, notre route a été entrecoupée par des arrêts dans différents sites : cimetières américains et allemands, puis au "Monument des Chars d’assaut". L'importance des chars durant la guerre 1914-18 est rappelée sur une pierre du mémorial par une déclaration faite le 02 octobre 1918 par le représentant du commandement suprême des armées allemandes au Reichstag : "Il y a plus aucune possibilité de vaincre et le premier facteur ayant déterminé ce résultat d'une façon décisive c'est le char d'assaut".

Puis, nous avons ensuite quitté la route historique de la guerre 14-18 et pris la direction de Reims pour la visite de sa célèbre cathédrale du XIIIe siècle. Il s'agit de l'une des réalisations majeures de l'art gothique en France, tant pour son architecture que pour sa statuaire. Elle est inscrite, à ce titre, au patrimoine de l'UNESCO depuis 1991 et est un haut lieu du tourisme champenois. Sous l'Ancien Régime (période du XVIe au XVIIIe), la cathédrale était le lieu de sacre des rois de France. Le dernier sacre, celui de Charles X eut lieu le 29 mai 1825.
Cette première journée 'est terminée à travers le vignoble, par le parcours de la "route du Champagne".

mechoui

Le lendemain, nous avons passé la journée chez Bernard et Jacqueline Montambaux qui nous avait préparé un copieux méchoui, dans une ambiance très familiale comme on aime.
Encore merci à eux pour leur chaleureux accueil et pour nous avoir fait découvrir leur région, sans oublier tout le reste de leur famille qui a réalisé un fabuleux travail.

photo-groupe

Un peu d’historique sur le "Chemin des Dames"

Chemin de plaisance, chemin de souffrance. L'histoire est parfois ironique. Au XVIIIème siècle, Adélaïde et Victoire, Dames de France et filles du roi Louis XV, empruntaient depuis Paris ce chemin pour rendre visite à leur gouvernante au château de La Bove près de Vauclair. Pour faciliter le passage du carrosse royal, on empierra cette voie qui allait, plus tard, porter leur nom.

Dès 57 avant J.C, César raconte comment ses légions écrasèrent les peuples de la Gaule du Nord. En 486, le dernier gouverneur romain est défait par Clovis. En 1814, on se bat à nouveau sur ce chemin. Napoléon engage de jeunes recrues contre les armées coalisées russes et prussiennes, sa dernière victoire avant la défaite de Waterloo.

Un siècle plus tard, en septembre 1914, les troupes allemandes occupent la crête. Jusqu'en 1917, le front est stable. Les unités allemandes mettent à profit ces longs mois pour faire du Chemin des Dames une forteresse imprenable. Souhaitant en finir avec cette guerre de position, Nivelle lance le 16 avril 1917 une offensive de grande envergure. Malgré la participation des premiers chars d'assaut et un pilonnage intensif de l'artillerie, cette offensive est un désastre. Nivelle s'obstine et, au prix de pertes humaines considérables, récupère Craonne et le plateau de Californie en mai 1917. Cet échec retentissant sape le moral des troupes et entraîne les mutineries. Nivelle, limogé, c'est Pétain qui prend le commandement. Après avoir restauré le moral des troupes (la promesse en autres d'un repas chaud par jour !), il engage alors une bataille limitée mais bien préparée. En novembre 1917, la crête est aux mains des Français. Pour peu de temps, car en mai 1918, les Allemands lancent une foudroyante offensive qui repousse les armées alliées au-delà de la Marne. En juillet 1918, les Français repassent à l'offensive et percent le front ennemi. Le 10 octobre 1918, la crête est abandonnée par les troupes allemandes.

Aujourd'hui, une grande partie de la campagne reste non cultivable : le déminage continue et traite environ 50 tonnes de munitions par an, certains obus au gaz trouvés restant très délicats à manipuler.